To the master of a garden

Au maître d'un jardin

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Antoine-Vincent Arnault


De ce chaume heureux possesseur, 
De bon cœur, hélas ! que j'envie 
Tes travaux, ta philosophie, 
Ta solitude et ton bonheur ! 

Pour prix des soins que tu leur donnes,
Tes arbustes reconnaissants
Et des printemps et des automnes
Te prodiguent les doux présents.

Ô trop heureux qui peut connaître
La jouissance de cueillir
Le fruit que ses soins font mûrir,
La fleur que ses soins ont fait naître !

Toujours la terre envers nos bras 
S'est acquittée avec usure. 
Qui veut s'éloigner des ingrats 
Se rapproche de la nature. 

Ne craindre et ne désirer rien, 
Etre aimé de l'objet qu'on aime, 
C'est bien là le bonheur suprême;
C'est le sort des dieux, c'est le tien. 

To the master of a garden

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Gabrielle Wang


Of this grass content possessor,
Of  good heart, alas! How I fancy
Your labor, your philosophy,
Your solitude and your comfort!

For cost of care you give to them,
Your shrubbery appreciative
And with some springs and some autumns
Lavish you the pleasant donatives.

O too content who comprehends
The joy which harvest can breed
The fruit which his care has ripened,
The flower which his care conceived !

Always the earth beneath our arms
Which has with our use unfettered.
Those who wish to avoid ingrates
Become ever close with nature.

Apprehend and desire not,
Being loved by that which we love,
Is utter happiness–above;
Is the sort of gods, what you’ve got.