chaque jour le soleil
égorge son spectre
et se lève dans son sang
tout commencement
dessine un cercle
la mémoire mène
à la mer des commencements
la jetée est de pierre l’arbre d’exil
j’aspire à l’horizon
sur un fil de lumière
je vais vers ce lieu qui est toi
et ce qui fut advient
une étoile danse sur
le ciel de mon front
l’oiseau en nous renaît
de la rive de l’âme
ta parole est tienne
mienne est ma parole
tu rejoins le lieu que je suis
et le poème continue de s’écrire
je vois ton visage et
l’ombre sur ton visage
comme le poème
la souffrance se partage
nous compatissons
à l’arbre aux saisons
trop brèves et
à l’exil des saisons
aux sourires et aux
déchirements de la terre
aux malheurs des hommes
aux prières des femmes
à nos voeux l’instant prend
sa forme éblouie
le temps s’efface
tel un paysage
nous vivons les
deux moitiés de nos vies
comme un voyage qui
se souviendrait peut-être
du nom des îles
des oiseaux des ports
du sillage blanc
des navires des villes des êtres
du cycle des arrivées et des départs
et nous tombons
amoureux de la nuit
parce que chaque nuit
célèbre les noces du rêve
et nous tombons
amoureux du jour
parce que la vie
commence avec chaque jour
each day the sun slits the throat of its former self
Ashley Sniffen
each day the sun slits
the throat of its former self
and rises in its blood
each beginning
represents a circle
a memory leads
to a sea of possibilities
a pier is made of rock
a tree of exile
i yearn for the horizon
on a thread of light
i proceed towards
this place that is you
and what was begins again
a star dances on the sky
that is my forehead
the bird within us is reborn
from the nest of our soul
your word is yours mine is my own
you return to the place that I am
and the poem begins to write itself
i see your face and
the shadow on your face
like a poem your suffering is shared
we share the grief of a withering tree
too brief and at the mercy of the seasons
of the smiles and of the rifts of the earth
of men’s misfortunes of women’s prayers
with our wishes a moment takes
its dazzled form
time fades like a landscape
we live the two halves of our lives
as if on a journey we perhaps remember
the name of islands of birds of ports
of the white wake of boats of cities of beings
of the cycle of arrivals and of departures
and we fall in love with the night
because each night celebrates
a dream’s wedding
and we fall in love with the day
because life begins with each day